L’objectif de cet outil pédagogique est de mesurer la part « colonie de vacances » avec les Stages Révisions Vacances et d’en observer son impact et son importance dans le processus de soutien scolaire. Nous avons pris le parti d’offrir un programme de soutien scolaire dans des accueils collectifs de mineurs avec hébergement, car ce procédé permet de travailler intensément avec des jeunes participants et d’aborder des sujets de vie qui vont bien au-delà de la simple problématique scolaire.
Un ACM offre un cadre privilégié qui permet de travailler d’autres aspects comme le développement de l’autonomie, le respect des autres et de soi. C’est également un lieu qui permet l’échange avec les autres, l’ouverture à la diversité ou la transmission de valeurs éducatives. Un ACM, permet de créer une bulle d’apprentissage où les participants sont invités à parcourir d’autres codes sociaux, d’autres règles de vie quotidiennes imposées culturellement et souvent intuitivement par les parents. Il ne s’agit pas de remettre en cause l’éducation familiale mais d’offrir d’autres possibles dans un réel esprit d’ouverture. Travailler sur soi, son rapport à sa scolarité dans un centre de vacances, en montagne ou en bord de mer, dans des cadres propices à la détente et loin du stress, sont autant de facteurs favorisants qui augmentent les possibilités de bien-être des participants. Même si les Stages Révisions Vacances sont identifiés comme un organisme de soutien scolaire, sa partie « colonie de vacances » est déterminante dans le processus éducatif. Dans cet article nous nous attacherons à explorer quelques aspects sociologiques, psychologiques d’un ACM et tenteront de déterminer l’identité des Stages Révisions Vacances après avoir étudié quelques aspects historiques et règlementaires.
Des séjours pour les jeunes : une colonie de vacances ado ou une colonie de vacances enfant ? Allez parlons-en ...
1. Une colonie de vacances ado ou enfant, un peu d’histoire ...
Un ACM, plus communément appelé « colonie de vacances » tient sa racine par de nombreuses versions, souvent loin du cliché qui les feraient naître au cours du front populaire. « Les jolies colonies de vacances » que chantait Pierre Perret n’ont pas toujours été un long fleuve tranquille. Cela fait cent trente ans qu’elles existent, en effet dès 1872 les marcheurs du « Club Alpin » créent les parcours « en zigzag ». Puis à partir de 1880, les protestants et les catholiques y organisaient leurs rassemblements religieux, pour le bien- être du corps, mais surtout de l’esprit des mineurs. Contrairement aux idées reçues, les municipalités ont été à la traine en matière d’organisation de colonie de vacances, ils sont arrivés bien plus tard que les partis politiques de droite comme de gauche, qui y allaient de leur bon endoctrinement politique et organisent l’embrigadement des jeunes. La première colonie de vacances inventée sous la forme que nous connaissons a eu lieu en Suisse en 1876. Le Pasteur Bon, à Zurich, inaugure une formule tout à fait originale qui consiste à accueillir élèves et professeurs dans un hébergement collectif. La formule s’étend rapidement en Europe et aux Etats-Unis.
2. La déclaration obligatoire d’un ACM
Tout ACM doit faire l’objet d’une déclaration préalable auprès des services de la Direction Départementale de la Cohésion Sociale dont est géographiquement dépendant l’accueil. La DDCS est sous l’autorité du ministère de la jeunesse et des sports et du préfet du département. Les règles de fonctionnements de ces ACM sont régies par le Code de l’Action Sociale et des Familles qui définit l’ensemble des règles et des obligations à respecter afin de garantir la sécurité physique, psychologique et morale des mineurs accueillis. L’équipe encadrante doit répondre aux règles définies et est éventuellement soumise à des contrôles par des inspecteurs dits « jeunesse et sports ». La responsabilité d’un séjour en ACM est répartie entre l’organisateur d’une manière générale et par les directeurs des séjours organisés. Ces derniers doivent justifier d’une qualification agréée par le code de l’action sociale et des familles et doivent rédiger, pour chaque séjour qu’ils dirigent, un projet pédagogique qui définit le mode de fonctionnement du séjour, les intentions éducatives de l’organisateur et les moyens de la mise en œuvre.
3. Les exigences pédagogiques des ACM et les règles de vie
Nous tenterons de démontrer ici, comment l’organisme répond aux exigences des DDCS dans ses accueils collectifs de mineurs. Chaque séjour est dirigé par un directeur diplômé qui doit répondre à un certain nombre d’obligations. Outre, un brevet d’aptitude aux fonctions de directeur15 attestant d’une formation agréée, il doit rédiger un projet pédagogique qui définit ses intentions éducatives, l’organisation de son équipe et du séjour. Ce document est obligatoire et peut être soumis à des contrôles de la part des inspecteurs jeunesse et sports. Ce document est indispensable et fonctionne comme un contrat entre l’organisateur, les animateurs, les jeunes et leurs familles. C’est en quelque sorte, le mode d’emploi sur lequel toutes les parties prenantes s’accordent dans la manière dont seront gérés les mineurs. L’équipe pédagogique doit être constituée en respectant une contrainte règlementaire qui exige un quota d’encadrants par rapport au nombre de mineurs accueillis. En l’occurrence il est exigé, au minimum, un encadrant pour douze jeunes dans le centre d’accueil. Une équipe doit être constituée en respectant la réglementation qui impose que la moitié de l’équipe encadrante soit qualifiée, au minimum, du Brevet d’Aptitude aux Fonctions d’Animateur16. Il est souvent constaté dans les projets pédagogiques des directeurs, une invitation au dépassement de soi de l’adolescent, à son esprit d’ouverture, de partage de valeurs. La colonie de vacances n’est pas qu’un simple lieu de vacances sportives ou culturelles. Chaque séjour doit intégrer une dimension éducative qui doit être clairement précisée dans le projet pédagogique. L’emploi du temps est séquencé par des temps de repas, d’activités, de rangements, de réunions. La place au temps libre y est rare et il est difficile d’échapper aux activités. Le coup de pompe et la démotivation ne sont pas suffisants pour échapper au programme intense d’une colonie de vacances.